• Ce conte de Noël est un des plus merveilleux qui soit (à mon goût!), et comme ce soir tout le monde qui passe par ici sera bien au chaud chez soi, c'est pour rappeler avant que des enfants seront dehors ce soir, dans le froid, parfois sans famille, et la faim au ventre. Malheureusement on ne peux pas faire grand chose car ils sont très nombreux ... bien trop nombreux !! Alors profitez bien de votre vie, au lieu de vous attacher sur les défauts quotidiens (ce n'est pas un reproche, puisque je suis bien la première à me plaindre de tout, mais un conseil) ...
    En plus de faire réfléchir, ce conte est magique ... une petite retombée en enfance pour tout le monde!!

    Il faisait effroyablement froid; il neigeait depuis le matin; il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue: elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles; l'autre avait été entièrement écrasée.
    Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.

    Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières: de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir: c'était <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Saint-Sylvestre. Cela">la Saint-Sylvestre. Cela</st1:PersonName>, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.
    Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait.
    L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.
    Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise: elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien: la flamme s'éteint.
    L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle: l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles: il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une trainée de feu.
    «Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.

    - Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.
    Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu.
    Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
    - Quelle sottise ! dit un sans-coeur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.


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  • Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées. - Montesquieu

    La
    culture... ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers. - André Malraux

    La
    culture est ce qui fait d'une journée de travail une journée de vie. – Georges Duhamel

    On appelle cultivé un esprit dans lequel on a semé l'esprit des autres. – Diane de Beausacq

    Savoir n'est pas savoir, si personne d'autre ne sait ce que l'on sait. - Caius Lucilus

    La culture, ça ne fait de mal à personne, alors ici je vais vous conseiller livres et films cultes ou non (que vous aimerez peut-être ou non), mais que j'ai beaucoup aimé (ne vous inquiétez pas, je ne vous ai quand même pas sorti des navets) ... si jamais vous avez des conseils, des questions sur un film, un livre, auteur, compositeur, etc... vous pouvez tout demander ici et je ferai de mon mieux et dans mes capacités pour vous répondre ... vos avis sur films, livres, musiques et tout l'art en général m'intéressent aussi ...

    Livres:
    Manon Lescaut - Abbé Prévost
    Pauline - Dumas
    Le moine - Lewis
    La nostalgie de l'ange - Alice Sebold
    Lucky - Alice Sebold
    Le seigneur des anneaux - Tolkien
    L'oeuvre de Hitchcock
    Les bal des louves (deux ou trois tomes) - Mireille Calmel
    La nuit des temps - Barjavel
    Perdu dans les bois - Leslie Schwartz
    Ce que vivent les roses - Mary Higgins Clark
    Les cinq personnes que j'ai rencontré là-haut - Mitch Albolm

    Films :
    Trouble jeu
    Je ne suis pas là pour être aimé
    Braveheart
    Sleepy hollow
    Le nom de la rose
    Dance avec les loups
    L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
    Les autres
    L'effet papillon
    La liste de Schindler
    M. Léon

    Il y en a pour tous les genres et tous les goûts ... mais la liste sera complétée ...


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  • Un conte qui nous vient droit du pays de Galle et qui est très vrai! 


    Le barde Talharian était un homme sage et avisé. Son fils, Tanwyn, quand il eut atteint l'âge d'homme, éprouva l'envie de quitter le sein familial pour s'en aller tenter l'aventure autour du monde. Talharian lui dit : "Mon fils, je n'ai ni or, ni argent à te donner. Mais je t'ai élevé avec tous les préceptes utiles et t'ai appris toutes les règles conduites. Je n'ai donc pas besoin de te donner d'autre conseil à l'exception peut-être de celui-ci : `Ne passe jamais à côté d'un homme qui prêche sans t'arrêter pour l'écouter.'Son père lui donna sa bénédiction et Tanwyn partit. Après avoir voyagé très longtemps, il atteignit une immense plage en bord de mer. Avec le bout de son bâton, il écrivit dans le sable : "Qui souhaite du mal à autrui, en pâtira lui-même." Il s'apprêtait à reprendre sa route quand un riche et puissant seigneur le rejoignit et vit ce qui était écrit dans le sable. Il aborda Tanwyn et lui demanda : "Est-ce toi qui as écrit cela ?" "Oui," répondit Tanwyn. "Pourrais-tu m'écrire autre chose ?" demanda le seigneur. "Bien sûr," dit Tanwyn, et il écrivit : "La plus belle qualité de l'homme est la discrétion." "Où te rends-tu donc ?" demanda le seigneur. "Je vais à travers le monde pour gagner ma subsistance" répondit Tanwyn. "Tu es l'homme qu'il me faut, dit le seigneur. Veux-tu venir avec moi et devenir mon intendant ; tu t'occuperas de mon domaine et de mes biens ?" "J'accepte," dit Tanwyn.


    Il entra donc au service du seigneur. Il remplissait sa charge avec tant de sagesse, de compétence et de justice que tous les gens qui venaient voir le seigneur appréciaient énormément le nouvel intendant. A la longue, la réputation de discrétion et d'honnêteté de Tanwyn éveilla jalousie et envie chez son maître : cela lui portait ombrage. Il en conçut un vif dépit. Plus les gens faisaient les louanges de Tanwyn, plus le seigneur en était jaloux, jusqu'au jour où, sur les conseils de sa noble épouse, il décida de s'en débarrasser en le faisant tuer. Pour l'amour de son époux, elle conçut un plan pour se débarrasser de Tanwyn. Le seigneur employait des brûleurs de chaux. La dame alla les trouver et leur promit une grosse somme d'argent s'ils jetaient dans le four le premier homme qui se présenterait à eux avec un cabas de provisions. Elle informa le seigneur de son stratagème, et tous deux ensemble, remplirent un grand couffin de provisions. Puis ils demandèrent à Tanwyn de le porter aux brûleurs de chaux. Tanwyn prit le cabas et l'emporta vers le four. Sur son chemin, il entendit dans une maison, la voix d'un vieil homme pieux qui prêchait la parole de Dieu. Respectant le conseil de son père, il pénétra dans la maison et écouta pendant un très long moment les paroles du vieux prêcheur. Pendant ce temps, le seigneur croyant que Tanwyn avait été réduit en cendres, se rendit au four emportant avec lui un autre cabas de provisions pour remercier les brûleurs de chaux. Quand il arriva près d'eux, ils s'emparèrent de lui et le jetèrent dans les flammes du four. La jalousie est un feu qui consume de l'intérieur.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p>[pour répondre à sir alucard, les 3tomes "Favole" de Victoria Francés sont des livres imagés avec des aimges aussi sublimes que les textes, et la mise en page très réussie ... il n'y a vraiment aucun défauts à ses livres ... aux éditions Norma ... les trois tomes sont "1- Larmes de pierre" , "2- Libères-moi!" et "3- Lumière glacée" ... je pense avoir tout dit non? :) ]</o:p>

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  • C'est une nouvelle trilogie imagée que je viens de découvrir, et franchement, même si c'est un peu macabre, je suis tombée amoureuse des images et des textes! Favole de Victoria Francés, c'est vraiment quelque chose à ne pas éviter ... en tout cas c'est un conseil que je vous donne! Quelques extraits (l'image aussi est tirée de ces livres) :


    Favole arriva en terres roumaines, en lévitant dans l'obscurité oniriques des forêts et sentant comme elle offrait son esprit au labyrinthe funèbre des ténèbres.
    Au loin, la pleine Lune palpitait dans l'infinité du firmament et effeuillait son éclat gelé...
    En constant pèlerinage à travers un bois féérique, elle observa comme un beau château se dressait, déchirant les rares étoiles des Carpates. Endormie par ce paysage idyllique, un dense brouillard fit défaillir ses sens et laissa le corps de la demoiselle spectrale tomber dans un évanouissement maladif, tandis qu'elle étendait ses vêtements dans l'attente des êtres nocturnes.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    A cet instant, Favole se dressa face à l'horizon pourpre qui s'illuminait sur son passage et distillait la nostalgie dans la brise. En sentant comme le Soleil commençait à affaiblir sa nature sinistre, elle poursuivit son voyage en quête du salut...au hasard, mais en compagnie de la mystérieuse amulette.



    Loin du château onirique partit la princesse des contes de fées en suivant le chemin des brumes et les délicats parfums des fleurs couleur mauve.

    <o:p> </o:p>

    Son corps dégageait un halo aussi brillant que les ailes transparentes qui donnaient sa majesté à celle qu'on appelait <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Vierge">la Vierge</st1:PersonName> des Douleurs. La reine des fées qui, des siècles durant s'était maintenue en perpétuelle métamorphose, brillait à présent comme jamais après s'être réveillée de sa léthargie dans sa blanche chrysalide.

    <o:p> </o:p>

    Dans la solitude des marécages on entend de nouveau la poésie des spectres...Le vent raconte que les dames aux visages livides continuent de sourire à l'éternité et rêvent de l'espoir de trouver un soupçon de lumière dans leurs nuits sans fin. A la fin de l'automne, Favole suivra un sentier de violettes à travers un paradis de glace et laissera le lierre de son tombeau grimper jusqu'à des murs impossibles, désireux de recouvrir le regretté château du pays des vampires.


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  • Juste des extraits d'un peu de tout ... ^^ (image de Victoria Francés)

    "Je suis belle, Ô mortels! comme un rêve de pierre
    Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
    Est fait pour inspirer aux poètes un amour
    Eternel et muet ainsi que la matière"
                                         Charles Baudelaire,
    Les Fleurs du Mal

    "Loin de toute souffrance, les feuilles mortes dansent au son du vent et amènent avec elles de nouveaux parfums" 
                                                        Victoria Francés,
    Favole

    "Cast your eyes on the ocean
    Cast your soul to the sea
    When the dark night seems endless
    Please remember me"


    "De roses est recouvert le tombeau
    Que foulera l'ange mélancolique
    Sa main encore posée sur le berceau
    De sa triste sculpture idyllique"


    "Toi, ombre aérienne, qui chaque fois que je vais la toucher s'évanouit comme la flamme, comme le son, comme la brume, comme la plainte du lac bleu"
                                                Gustavo Adolfo Bécquer


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